Le choix des couleurs gueules et or qui constituent l´aspect fondamental du blason, n´est pas fortuit. Ils proviennent des armes des seigneurs de Wiltz et de celles de leurs parents ou alliés de Clervaux, de Meysembourg et de Beaufort qui des siècles durant jouissaient de droits domaniaux à Grosbous ou s´en prévalaient – voire se les disputaient.
Cette situation prit fin vers le milieu du 17e siècle où un certain Pierre Jolliot, anobli dans la suite, acquit partie du domaine de Bous et en devint le premier seigneur. Il s´évertua à amener l´unification de la localité sous sa dominance et y fit ériger le château qui existait jusqu´à l´époque moderne.
Toutefois la famille Jolliot n´a jamais pris domicile à Grosbous.
En remémoration à ce premier seigneur attitré de Bous, constructeur du château, les armoiries tiennent compte des plus importants meubles des armes Jolliot : les quintefeuilles d´oeillet mises en chef et en pointe.
En 1715 le château et la localité de Grosbous devinrent la propriété de la famille de Valensart qui en fit l´acquisition sur le prieuré de Marienthal. Les Valensart établirent leur foyer au château de Grosbous et continuaient à y résider jusqu´à la fin de l´ancien régime.
Les deux lions affrontés par courtoisie rappellent l´époque Valensart, les armes de cette famille étant composées de trois lions à émaux divers. Harmonisés dans un seul émail, les deux lions rehaussent les effets expressifs tout en répondant aux règles de l´art héraldique.
Armoiries dessinées par M. Marcel LEHNERTZ, membre de la commission héraldique de l´État
Approbation par le Conseil Communal de Grosbous en séance du 16 novembre 1982 – Arrêté ministériel de Monsieur le Ministre de l´État du 1er décembre 1982.
Les origines de la localité de Grosbous ne sont pas claires. Si l’on se réfère à de la Fontaine, l’on serait tenté de dire qu’il pourrait y avoir eu existence d’une cité celtique dans les environs. En effet, aujourd’hui encore, les habitants de Grosbous appellent la localité tout simplement ‘Bus’. Dans la langue celtique, ‘Buhs’ signifiait ‘chambre à lait’. Ainsi, il pourrait s’agir d’un endroit de rassemblement des vaches pour les traire.
Une confirmation de cette thèse semble fournir l’expression ‘Buches’ utilisée par les Gaulois. ‘Buches’ se compose de ‘Bu’ signifiant ‘vache’ et de ‘ches’ qui veut dire ‘endroit, place’.
En 1089, Grosbous semble déjà avoir eu une église. A cette époque, Grosbous fût séparé de Feulen pour former une paroisse autonome.
Quoi qu’il en soit: même s’il n’existe aucune preuve documentée sur cette époque (les premières traces datant du 12e siècle), on peut toutefois admettre que les environs de Grosbous sont peuplés depuis plus de 2000 ans (cf. mosaïque romain retrouvé dans la commune de Vichten, à 5 kilomètres de Grosbous).
La localité de Dellen fût une commune autonome (avec sa section de Merscheid qui existait de 1800 à 1823) jusqu’au 30.9.1823. Les localités de Dellen et Merscheid furent alors «incorporées» dans la commune de Grosbous, mais à partir du 1.1.1828 déjà, Merscheid fût séparé à nouveau pour faire partie de la commune de Heiderscheid.
Un dernier mot est consacré au ‘Schankemännchen’, une figure mystérieuse qui fait son apparition tout au long de l’histoire de notre village. On se raconte de drôles d’histoires autour de ce personnage, mais personne ne saurait dire s’il a jamais réellement existé. Ceux qui l’auraient vu rapportent d’un vieillard très maigre à la barbe blanche, tellement maigre que ses os feraient un bruit terrifiant. D’autres racontent avoir vu une trainée de feu derrière lui come s’il venait directement de l’enfer. Sa cabane se trouvait sous un rocher au site appelé ‘Schankegriecht’.
Il est un fait que dans le temps, il existait un personnage qui tout simplement profitait de la peur des gens pour se procurer chez ces derniers ce dont il avait besoin pour survivre: légumes du potager, jambons et saucisses…
En 1993, le groupe local d’amateurs de théâtre a fait sien le nom du ‘Schankemännchen’. Depuis lors, 9 spectacles en plein air ont eu lieu dans l’enceinte du ‘Prommenhaff’ à Grosbous, le 10e s’y déroulera du 20 au 30 juillet 2011. En été 2003, le ‘Schankemännchen’ a enfin trouvé sa place d’honneur devant la mairie à Grosbous sous forme d’une sculpture réalisée par l’artiste Florence Hoffmann.
sources: Jemp Schuster (chronique ‘ Groussbus – Dellen’, 1981)
bâtiments remarquables dans notre commune